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Quatuor Terpsycordes

Ludwig van Beethoven, «Con intimissimo sentimento»

Le Temps

Ludwig van Beethoven, «Con intimissimo sentimento»

Le Quatuor Terpsycordes empoigne avec immédiateté et sensibilité deux quatuors, sur des instruments Vuillaume du XIXe siècle

Genre: Classique
Qui ? Ludwig van Beethoven
Titre: Con intimissimo sentimento
Chez qui ? (Ed. Ambronay/h.m. – Musicora)

Le Quatuor Terpsycordes a eu l’heureuse idée d’enregistrer deux quatuors de Beethoven sur des instruments datant du milieu du XIXe siècle. La différence est assez nette avec ce que l’on connaît habituellement. A l’aide de leurs instruments de l’atelier Vuillaume, à Paris, ils donnent à entendre la polyphonie beethovénienne tout en jouant sur le grain sonore propre à l’utilisation de cordes en boyau.

Ce qui frappe, c’est la palette d’articulation dans le Quatuor Opus 18 No6 . Les quatre musiciens font bondir les rythmes dans le premier mouvement et le «Scherzo»; ils varient l’accentuation, tantôt très marquée, tantôt plus subtile. L’épure des sonorités participe au vibrant climat de mystère dans l’introduction au finale intitulé La Malinconia.

Composé 25 ans plus tard, le Quatuor en la mineur Opus 132 exige un souffle plus large . Tirant parti du contraste entre sonorités âpres et veloutées, typique de ces instruments d’époque, privilégiant des tempi allants (le «Scherzo»!), le Quatuor Terpsycordes domine l’œuvre. Ce que l’on perd en grandeur symphonique, on le gagne en alacrité rythmique (le mouvement final).

Le sublime «Chant sacré de reconnaissance d’un convalescent à la divinité» respire une candeur lumineuse – à nouveau l’épure des sonorités. Le sentiment que le temps est comme suspendu dans l’éternité n’est pas aussi palpable que dans d’autres (grandes) versions, plus denses et étirées, mais cette mise à nu du chant beethovénien a son expressivité à elle.

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