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Quatuor Terpsycordes

Beethoven-Schubert, Conversation de deux génies: "Post-Scriptum 1826"

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Beethoven-Schubert, Conversation de deux génies: "Post-Scriptum 1826"

POST-SCRIPTUM 1826, Beethoven/Schubert, théâtre les Salons, Genève

 

Alain Carré ne pouvait rêver mieux que de jouer pour la première fois son dernier spectacle au théâtre Les Salons à Genève. Joli théâtre à l’italienne à l’acoustique idéale, petite scène intimiste près des spectateurs, tout y est pour que le public soit transporté dans cette improbable rencontre entre Franz Schubert et le maestro Ludwig van Beethoven. Il a eu la gentillesse de nous accorder une interview avant la première.

Pascale Rousseau : Alain Carré, bonjour. Vous êtes auteur,  metteur en scène et acteur dans la pièce POST-SCRIPTUM 1826, donnez-nous le pitch de votre spectacle ?
Alain Carré : La pièce se situe huit jours avant la mort de Beethoven. Schubert, un fervent admirateur, aurait voulu le rencontrer toute sa vie, sans succès. Mais il existe un témoignage où huit jours avant la mort du maître, la rencontre aurait pu finalement avoir lieu. Beethoven désirait  s’entretenir avec Schubert car il appréciait son travail. La pièce commence au moment où il entre dans la chambre de Beethoven.

Pascale Rousseau : Comment est née l’idée de cette pièce ?
Alain Carré : C’est une commande du quatuor Terpsycordes avec lequel j’avais déjà travaillé, ils avaient envie de faire un spectacle à l’occasion de la célébration des 250 ans de la naissance de Beethoven. Ils avaient envie de faire quelque chose autour de l’année 1826 où sans le savoir Beethoven et Schubert composaient leurs derniers quatuors, d’où le titre de la pièce.

Pascale Rousseau : En tant qu’auteur, comment avez-vous travaillé et construit le spectacle ?
Alain Carré : Pour l’écriture du texte, je me suis basé sur les écrits de Schubert et Beethoven. Je les ai malaxés, redistribués pour en faire un dialogue à partir des 11 000 pages des carnets de conversation de Beethoven. Etant sourd, il écrivait tout pour se faire comprendre et je me suis inspiré aussi bien sûr de la correspondance de Schubert. Ce spectacle est construit comme un concerto avec au départ une partie andante, une partie adagio où l’on va sur des thèmes beaucoup plus profonds, et scherzo pour nous diriger vers une fin dramatique.

Pascale Rousseau : Comment définiriez-vous ces deux maîtres de la musique classique ?
Alain Carré : Beethoven est un fougueux, un sanguin, il n’a plus beaucoup de souffle à la fin de sa vie mais il en trouve encore, il écrit avec son sang, alors que Schubert écrit avec sa fragilité, avec timidité. C’est ce qui est passionnant dans cette pièce car d’un côté Schubert est très frêle et et d’un autre Beethoven même sur son lit de mort a encore une énorme énergie et espère guérir; cette opposition entre les deux compositeurs est fascinante et nous le ressentons évidemment dans la musique.

Pascale Rousseau : Vous partagez la scène avec le quatuor Terpsycordes, qu’est ce qu’il apporte au spectacle? Avez-vous une appréhension de jouer ?
Alain Carré : Ce qui est intéressant c’est la respiration qu’il y a entre les écrits de ces deux compositeurs et la musique en est le miroir. Je dois saluer le travail du quatuor mettant en valeur les émotions qui sont dans les mots des uns et des autres. On retrouve dans leur musique ce qui va se dire ou ce qui va se passer au niveau de la mise en scène. Bien sûr, dire le texte de quelqu’un d’autre c’est toujours le trahir, alors on essaie de trahir le moins possible. J’ai lu tout ce que j’ai pu trouver sur ces deux compositeurs, c’est donc une part de trahison en moins.

Pascale Rousseau : Vous interprétez Beethoven, qui joue le personnage de Schubert ?
Alain Carré : Je cherchais quelqu’un en opposition et Dejan Nikolic m’a semblé être le comédien idéal pour le rôle. Je ne le connaissais pas avant la pièce et je travaille très rarement avec des comédiens qui me sont inconnus. Mais Beethoven ne connaissait pas Schubert, si ce n’est huit jours avant sa mort, j’ai bien aimé l’idée de cette rencontre. C’est un joli clin d’oeil à l’histoire.

Pascale Rousseau : Quelle est la suite de l’aventure avec POSTSCRIPTUM 1826?
Alain Carré : Nous avons quelques dates à venir et comme nous fêterons les 200 ans de la mort de Beethoven en 2027, je crois que nous allons la jouer au moins pendant les sept prochaines années !

Merci Alain, quelle belle idée de fêter ensemble les 250 ans de la naissance de Ludwig Van Beethoven!
Le public était au rendez-vous pour cette première et le théâtre affichait complet!

POSTSCRIPTUM 1826, Beethoven – Schubert. Conversation de deux génies
Encore à l’affiche le 15 mars à 17h et le 17 mars à 20h

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